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Réserve Naturelle de la Massane

12 Mai 2018

    Arrivés au point de rendez-vous à 9h, nous rencontrons Jean-André Magdalou, conservateur des lieux. Jean-André s'est montré extrêmement intéressé et intéressant avec nous ce qui a rempli cette journée de découvertes plus belles les unes que les autres. La journée débute sur les chapeaux de roues et c'est en 4x4 que nous montons, afin d'arriver au bout du chemin transformé au fil du temps en piste. Nous atteignons le véritable départ de notre randonnée au pied de la Réserve où l'émerveillement commence.

    La réserve de la forêt de la Massane est une réserve naturelle nationale située au cœur du massif des Albères. Créé en 1973, elle occupe une superficie d'environ 336 ha essentiellement forestière. C'est une des rares forêts anciennes en France, souvent présentée comme un exemple de ce que pourrait être une forêt primaire de la montagne pyrénéenne.

Anaïs Loisier

    Dès les premiers pas, Jean-André ne cesse d'interrompre notre avancée pour nous faire observer la flore locale : insectes et végétaux n'ont aucuns secrets pour lui ! Fragon petit houx, chênes, salsepareille etc. Nous attaquons donc notre périple par un milieu méditerranéen, végétation typique de la garrigue. Puis nous entrons dans une chênaie, connue pour être un ancien lieu de production de charbon par une sorte de sapins. On y retrouve encore des traces de charbon, naturel ou anthropique. Nous passons le col pour pénétrer ensuite dans le vif du sujet, qui fît la réputation des lieux ! Une hêtraie implantée naturellement en plein biome méditerranéen qui intrigue les chercheurs depuis des décennies.

Anaïs Loisier

     Il faut savoir que cette forêt est entièrement naturelle, c'est à dire non gérée par l'Homme, hormis des pâturages installés à l'année. On se retrouve donc au milieu d'une hêtraie ancienne aux arbres morts et troncs en décomposition qui font le plaisir des coléoptères et décomposeurs en tout genre. Le renouvellement naturel du cycle de la vie, sans intervention extérieur, nous plonge dans un espace presque hors du temps. Quelle beauté, apaisante, presque enivrante, qui nous donnerait envie de s'allonger à même le sol et se laisser envahir par toute cette quiétude environnante.

    Nous continuons notre route, au gré des découvertes, sous l'œil professionnel de notre guide, qui nous déniche toute sorte d’insectes, nous rend compte des dernières trouvailles, des projets en cours, des anecdotes de personnes venues travailler dans cet endroit fascinant. Et nous buvons ces paroles, à la fois simples et précises, intéressantes et passionnantes. Car le monsieur l'est, passionné, et quel bonheur de se promener dans un tel coin avec lui, qui connaît chaque espèce et chaque recoin comme sa poche !

    Nous arrivons auprès d’une première cabane, utile aux chercheurs et étudiants qui souhaitent rester au plus près de leur travail pour plusieurs jours. L'occasion de faire une pause, physique uniquement, car Jean-André nous renseigne sur ses différentes missions dans ces lieux, entre les multiples analyses, les comptages, et diverses études du milieu, pas le temps de s'ennuyer ! L'endroit est magnifique, le fleuve coule en contre-bas. Nous continuons notre route, le long de ce dernier, au gré des espèces et variétés de plantes que nous rencontrons.

Anaïs Loisier

Anaïs Loisier

Anaïs Loisier

Anaïs Loisier

    Arrive l'heure de casser la croute, et notre guide sait nous enchanter. Nous posons en effet nos sacs à dos au pied d'une cascade, d’un vétéran pluri-centenaire, imperturbable maître des lieux, nous rappelant ô combien passagers nous sommes. Rassasiés, nous poursuivons le chemin, toujours sous les commentaires avisés du conservateur, jusqu'à de nouveaux refuges en pierre, servant, un aux bergers venus surveiller leurs bêtes, l'autre aux aventuriers en quête de tranquillité et de sérénité. Nous observons des vaches au loin et le long d'un col initialement prévu dans notre trajet, mais les conditions venteuses un peu trop présentes inciterons la raison: ce n'est que partie remise.

Anaïs Loisier

Anaïs Loisier

    Jean-André nous raconte les anciennes coutumes et traditions datant de plusieurs siècles, malheureusement disparues, des bergers d'autrefois, et l'on se plaît à imaginer sans peine ce que la vie devait être dans ces collines. Mais voilà qu'il nous tire de nos rêveries pour poursuivre le chemin. D'une Hetraie plus sèche nous passons sur un autre versant, plus prompt à la végétation, due à un sol certainement plus humide. Nous voilà partis depuis plusieurs heures, mais notre guide n'a de cesse de nous intéresser, et se passionne comme nous, lorsqu'au hasard des troncs fendus, certains coléoptères et petits champignons se présentent devant nous. Trop tôt pour la saison, inhabituel à cet endroit, caractéristiques uniques et autres détails captivants nous rappellent que nous avons bien à faire à un professionnel : rien ne lui échappe.

    Nous finissons enfin notre tour, la tête remplie de tout ce savoir que l'on a, tant bien que mal, réussi à retenir, tant la leçon fut remplie.

Anaïs Loisier

Nous remercions Jean-André Magdalou, conservateur de la réserve naturelle de la Massane, d’avoir pris de son temps pour nous faire parcourir ce haut lieu rempli d’histoires et de vie.

Anaïs Loisier

Toutes les photos sont non libres de droits. Tous les droits sont réservés à Anaïs Loisier.

    

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Les Gypaètes Barbus  est une association naturaliste étudiante rattachée à l'Université de Perpignan Via Domitia.

 

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